Comme elle, je veux être piqué par la naïveté de croire que photographier, c'est garder les gens vivants. »

Né en 1974, Freddy Rapin vit à Rennes. Diplômé de la Faculté des Arts, il se passionne pour la photographie en découvrant les univers de Nan Goldin, Sarah Moon, Bettina Rheims, Paolo Roversi.

L'humain dans sa vérité sans fard, sa solitude, sa beauté, son mouvement, sa sensualité quotidienne sont au centre de son travail autobiographique, intime, questionnant et terriblement vivant. C'est de son ancien métier de projectionniste, qu'émerge l'idée de cette nouvelle série photographique « LA RAYURE Collection » qui vient visiter les propriétés de l'image en mouvement (source lumineuse intensive, rayure verticale du film, instantanés muets, ...).
Ces plans-séquences déroulent sans bruit le fil des cycles de la vie, de la petite histoire à l'universel.

D'abord la photographie, comme fenêtre sur mon salon : espace personnel devenu entité récurrente (épurement, lumière naturelle, sur-exposition, cadrages quasi similaires), où mes modèles sont invités à venir évoluer dans les mêmes conditions : libres de leurs gestes et nus.

L'idée est de constituer une série sur le corps dans son état de nature et de le confronter à un espace fermé. Ensuite, la volonté de renchérir l'aspect poétique du propos, de donner une dimension plus plastique à l'image, par le jeu de la mise en scène et par un travail graphique.Une sorte de recherche-hommage aux procédés anciens, dans un esprit de laboratoire. Les éléments ajoutés aux architectures des corps viennent dialoguer avec les personnalités de chacun, pour écrire une histoire qui lui est propre.
Enfin, la rayure verticale plus profonde, caractéristique du cinéma au temps de la pellicule photosensible, invite le spectateur à recréer le mouvement en faisant défiler mentalement les images. La photographie, par définition image statique, s’intègre alors dans une série séquentielle d’instantanés en vie.Une rayure originelle, comme une faille, une blessure que chacun porte en lui.